Une proposition d’exposition par Androula Michael à Bandjoun station sur une invitation de Barthélémy Toguo dans le cadre d’une convention signée entre Bandjoun station et l’Université de Picardie Jules Verne.
La notion du retour renvoie évidemment à une chose précise historiquement, le mouvement “Back-to-Africa” datant du XIXe siècle avec toutes les implications, ambiguïtés et complexités qui le caractérisent.
Aujourd’hui, dans le cadre du projet de cette exposition, le retour sera pensé sous forme d’un retour réel, imaginaire ou symbolique à l’Afrique, envisagée aussi bien comme un lieu que comme une construction de l’esprit, comme réalité que comme objet de phantasme.
Une prise de conscience de la nécessité de la décolonisation de l’Afrique par l’Afrique elle-même est au cœur des débats actuels par des penseurs tels que Achille Mbembe et Felwine Sarr, initiateurs depuis 2016 des “Ateliers de la pensée” qui ont lieu chaque année à Dakar. Ces derniers constituent une tentative féconde de faire retour, de “repenser l’Afrique aujourd’hui” et d’en “prendre soin” ; et plus généralement de penser la décolonisation des savoirs et de l’imagination.
Entreprendre dans le présent un travail de construction d’un nouveau model pour l’Afrique, tel est l’enjeu de plusieurs artistes qui entreprennent dans le continent des initiatives innovantes. L’expérience de Bandjoun station, crée par l’artiste Barthélémy Toguo, à la fois centre d’art, résidence d’artistes et projet écologique et social autour de ses vastes plantations, constitue une initiative unique et exemplairesur le continent, ouverte sur le monde.
“Relancer une pensée de l’Afrique diasporique”, constitue une autre façon de faire retour à l’Afrique, à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation, à l’écriture de l’histoire et la question de la mémoire, y compris celle liée à la commémoration de l’esclavage et de son abolition.Les artistes, s’appuyant sur cette mémoire renégocientleretour durefoulé, le trauma et la “mélancolie postcoloniale”.Sans misérabilisme mais avec une pleine conscience des enjeux pour l’avenir, l’exposition “Retours à l’Afrique” envisagera plus généralement les problématiques contemporaines: économie, politique, guerres et migrations, société, écologie. Avec ses richesses, ses beautés, ses problèmes, ses traumatismes ainsi quesa place dans le monde,le continent africain sera au centre des propositions des artistes internationaux dont les œuvres ne seront pas là pour illustrer uniquement ces questionnements mais permettront de les alimenter en offrant d’autres façons de les penser.
Un cataloguequi réunira des textes de plusieurs chercheurs sera édité à l’occasion de cette exposition.
Evénements parallèles
Une résidence d’artistes à Bandjoun Station aura lieu au moment du montage de l’exposition. Dans ce cadre seront organisées des rencontres et de discussions entre les artistes, les commissaires etles étudiants de beaux-arts.
Ces rencontres auront lieu à : Bandjoun Station et ///// + Institut des beaux-arts de Foumban (et peut-être à l’Institut français à Douala ?)
En collaboration avec des enseignants un projet pédagogique lié à la sensibilisation des questions liées à la scolarité et à la prévention du décrochage scolaire sera mis en place en direction des publics scolaires.
Les étudiants de l’Institut des beaux-arts de Foumban et de l’Université de Picardie Jules Verne seront impliqués dans l’organisation et le montage de l’exposition, de la médiation et de la communication et de la création d’un documentaire.
Un séminaire intensif d’histoire de l’art du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui aura lieu en direction du grand public (durée : une journée suivie d’un repas festif ?)